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Les Larmes du Vin - Daniel PicoulyLes Larmes du Vin - Daniel Picouly

“Les larmes du vin est une autobiographie qui prend le vin comme ligne de vie”. Quand il apprend qu’il va être intronisé Chevalier du Tastevin et doit prononcer un discours sur le vin, Daniel Picouly, qui se définit cancre des cépages, se demande comment il va s’en sortir… 

Analyse visuelle

Tout commence par une lettre.
L’auteur trouve sur son paillasson une enveloppe, sans doute déposée par sa concierge.
Avant de la décacheter, il en fait l’analyse visuelle, un peu comme la robe d’un vin. Certainement la première dégustation d’enveloppe de l’histoire de la littérature : “Elle a une élégante robe blanche, sans brillance effrontée, soutenue par une calligraphie distinguée dorée au fer”.

Daniel Picouly apprend qu’il est Intronisé Chevalier du Tastevin. Cette confrérie bachique traditionnelle folklorique bourguignonne, fondée en 1934, œuvre pour la promotion des vins, de la gastronomie et des traditions régionales. Pour cette cérémonie, il devra prononcer un discours. Sauf que… l’auteur se définit lui-même comme un “cancre des cépages”.
Que va-t-il bien pouvoir dire ?

Cancre en classe et cancre des cépages

Pour celles et ceux qui ont déjà lu ou entendu Daniel Picouly, ses facilités oratoires ne sont plus à démontrer. On se demande même comment, avec sa verve, il pourrait rater l’exercice du discours d’intronisation !

Dans Le Champ de Personne (Flammarion, 1995), son quatrième livre, c’est sous forme d’un récit autobiographique qu’il peint l’histoire d’une famille - sa famille - de 13 enfants, en région parisienne, à la fin des années 50. Lui-même, le treizième de la fratrie, était déjà un cancre en classe.

La veille du grand jour de son intronisation au Clos de Vougeot, l’organisateur l’accueille et lui dit : “vous pensiez qu’un discours d’intronisation est aussi dur que le Grand Oral de l’ENA ? Hé bien c’est pire !”
Les larmes du vin, qui sont “des larmes sans chagrin ni larmes”, peuvent dès-lors commencer à couler pour celui qui s’autoproclame “le cancre des cépages, l’analphabète des appellations, l’ignare des vignobles, l’incroyant des grands crus”

 Le vigneron et l’écrivain font le même métier : le premier travaille des cépages avec talent pour élaborer des vins. L’écrivain est son propre cépage qui, élevé tout au long de sa vie, doit en faire quelque chose. Est ce que le résultat sera de qualité médiocre ou un grand cru ? C'est le travail et la passion qui vont faire cette différence.
C’est pour ça que ça se passe toujours bien la rencontre entre la passion du vin et la passion de l'écriture.
Daniel Picouly

On ne parle pas de vin dans les larmes du vin.

La genèse de ce livre vient ”(...) d’une rencontre dans le bordelais où je ne savais pas quoi dire !” qui s’est transformée en challenge où Daniel Picouly décide de raconter son rapport au vin tout au long de sa vie. “Une sorte de biographie par le vin” confie t-il.

Que les amateurs chevronnés - ou pas - qui s'attendraient avec salivation à un compte rendu sur de nouvelles méthodes de vinification tellement nouvelles qu’elles font pleurer ou bien à la description de vins tellement inconnus qu’ils font pleurer de joie, que ces amateurs-là, donc, le sachent : on ne parle pas de vin dans les larmes du vin.
Enfin, si, un peu quand même… Mais le vin est davantage un prétexte, un guide, une ligne rouge, que le sujet principal.

Car le récit prend bel et bien la forme d’une autobiographie. Les noms de crus et d’appellations deviennent des points d’entrée aux souvenirs. De petites madeleines de Picouly en quelque sorte. Cela nous renvoie aussi à l’évidence que lorsque le vin croise nos vies, il s’associe régulièrement à un souvenir précis, un lieu, un événement, des personnes…
Et ces personnes, dans Les Larmes du Vin, sont la mère, le père et la grande fratrie de l’auteur. Si le vin est le ciment de l’histoire, les membres de sa famille et l’amour qu’il leur porte en sont les briques.

Daniel Picouly en quelques mots

Daniel Picouly est un écrivain français, animateur de télévision et scénariste de bande dessinée. Issu d'un milieu populaire, il a grandi dans la banlieue parisienne entouré de douze frères et soeurs. C'est grâce à ses petites soeurs que naît sa vocation d'écrivain : lorsqu'il s'occupait d'elles, il inventait des histoires pour qu'elles restent calmes. Après des études de comptabilité, de gestion et de droit, il devient maître auxiliaire, puis en 1988, professeur de comptabilité en classe de BTS dans le 13e arrondissement parisien.

Daniel Picouly ©Bibliotheque Schoelcher

En 1992 paraît, grâce à la collaboration de Daniel Pennac, son premier roman, La Lumière des fous, rapidement suivi de deux polars, Nec et Les Larmes du chef.
Mais il faut attendre 1995 et le succès de sa saga familiale Le Champ de personne pour qu'il s'impose en tant qu'écrivain. Depuis, tous ses écrits reçoivent un bel accueil du public et des critiques. Parmi eux, on peut citer L'Enfant léopard - prix Renaudot 1999 - la bande dessinée Retour de flammes en 2003, La Treizième Mort du chevalier en 2005 ou encore Un beau jeudi pour tuer Kennedy en 2006.
D’abord présentateur de son Café Picouly sur France 5, il est aux manettes du Café littéraire de France 2 depuis septembre 2008. 2012 marque l'arrêt de son émission Café Picouly et ses débuts au théâtre avec La faute d'orthographe est ma langue maternelle, initialement joué pendant le Off d'Avignon.

Sources

www.dijonbeaunemag.fr
www.albin-michel.fr
www.mollat.com
Ville de Saint-Médard-en-Jalles : Dégustations littéraire

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