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"Autour d'un verre" avec Érik Orsenna / Photo : © Éric Feferberg

Autour d'un verre, des personnalités évoquent en six questions leur lien avec le vin.
Romancier, académicien français et prix Goncourt, Erick Orsenna se prête à cet exercice.

Le vin et vous, c'est depuis quand ?

La famille de ma mère vient de deux grandes régions du vin : la Loire (Saumur) et la Moselle (l’un des pays du Riesling).
J’ai été élevé dans le respect de cette culture de la précision. Plus tard, ma passion de la curiosité m’ayant conduit à beaucoup voyager, j’ai visité d’innombrables terroirs. D’où le résumé que j’ai proposé : « le vin, c’est de la géographie liquide ».

À quoi ressemblerait la cave idéale ?

La cave idéale, c’est celle d’un vigneron. Un seul vin rangé par années. Variations sur un même thème. Le génie des années !

S’il ne devait y avoir qu'une seule bouteille ?

Ce serait un crève-cœur : je suis fou de diversité. Disons un La Tâche 1961. Immense !

Un verre de vin pour le plaisir, l’inspiration, la convivialité, …?

Le vin, pour moi, c’est l’amitié. Le partage du plaisir. Ah ces coups d’œil échangés, juste au-dessus de nos verres, quand une merveille nous est proposée.

La place du vin dans le processus d'écriture ?

Une gorgée, pour lancer un texte.
Plus tard, un peu plus, comme récompense.
Et je vous l’ai dit : comme je suis fou de terroir, tout vin est un rendez vous plein de reconnaissance, avec un haut lieu de la planète.

Le meilleur des vins serait-il décrit par un poème, un essai, un roman, ... ?

J’ai un rêve, depuis vingt ans : Aubert de Villaine parle. Et je suis son scribe.
Avez-vous lu, chaque année, ses « carnets de vendanges » ? Les larmes vous viennent aux yeux.

Érik Orsenna

Né le 22 mars 1947 à Paris, Érik Orsenna, de son véritable nom Érik Arnoult, est un romancier et académicien français. Son pseudonyme, Orsenna, est le nom de la vieille ville du Rivage des Syrtes dans le roman de Julien Gracq. 

Il écrit son premier roman, "Loyola's Blues", à l'âge de 27 ans et depuis, chaque année ou presque, publie une nouvelle œuvre. En 1988 son livre "L'exposition coloniale" lui vaut le prix Goncourt. 

L'Afrique et la langue française figurent parmi ses deux plus grands combats.
En plus de l'écriture, les voyages, la mer et la musique tiennent une place essentielle dans sa vie et dans ses livres. En 1985, Érik Orsenna intègre le Conseil d'Etat, poste dont il se met en disponibilité pour se consacrer entièrement à l'écriture.

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Propos publiés sur ce site avec l'aimable autorisation de Erik Orsenna.

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